L'histoire des cloches     I     L'histoire des  sonneries

Il n’existe pas de cloches antérieures à 1818

bien que leur présence soit avérée

depuis le XIVe siècle.

 

Seuls quelques événements relatés dans les Annales de Villefranche de Rouergue et parfois quelques documents permettent de faire des hypothèses quant à l’importance des ensembles campanaires installés dans les clochers successifs de l’église Notre-Dame jusqu’à la Révolution.

 

  Les cloches, bénies avant d’être installées dans le clocher, sont des objets fragiles qui peuvent se rompre. En bronze, celui-ci peut-être être récupéré pour faire des canons mais aussi pour couler de nouvelles cloches. L’existence d’un certain nombre de cloches est ainsi révélée par ces divers événements cités dans d’anciens textes.

Dans le cas où la cloche est destinée à une église, elle est bénie avant d’être hissée dans le clocher. Comme pour un baptême, chaque cloche d’église a parrain et marraine et est dotée d’un prénom :

 

ainsi par exemple, il est mentionné dans les Annales que le 11 août 1712 Mr Jean-François de Molinery, prévost, bénit la Grande Cloche en présence des Mrs du Chapitre qui dirent des prières. Mr l’abbé de Saint-Sulpice est le parrain et Mme de Marmon marraine. Elle fut nommée Marie.

 

 

Les Annales nous disent aussi qu’elles se brisent pour deux raisons essentiellement mécaniques :

  • soit elles tombent : par exemple, en 1500, tomba du clocher la grande campane ;
  • soit elles commencent par se fêler puis se rompent de trop sonner : la Fabresse, par exemple, se rompt le 4 mai 1712 à 4 heures du soir lorsqu’on la sonnait pour l’enterrement d’un jeune enfant.

 

Enfin certaines cloches ont pu aussi être brisées pour faire des canons : ce sera le cas pendant les guerres de religions et en 1793. L’inverse est aussi vrai : ainsi en l’année 1597 la Grande Cloche dite la Vieille fut refaite, suivant l’inscription qu’elle porte, par laquelle on apprend qu’elle avait été fabriquée de la matière de quelque pièces d’artillerie, lesquelles avaient été faites auparavant de quelque cloche rompue et fondue en 1589 au mois de février pour cet effet lors des derniers troubles de la religion.

 

Réutiliser le bronze d’une cloche qui s’était rompue ou de cloches existantes qu’on aurait brisé pour en faire de nouvelles, sans attendre qu’elles se rompent, était autrefois une pratique courante. A cet aspect économique s’ajoute l’idée que le bronze béni de l’ancienne cloche de la communauté poursuit sa vie et son histoire dans la nouvelle cloche :

 

  • ainsi : le 24 juin 1668 la Grand Cloche de l’église collégiale se rompt. Elle fut refondue le 6 mai 1671, trois ans plus tard, en utilisant le bronze de la cloche rompue ;
  • ainsi la Tertial est refaite en 1614 puis à nouveau en 1661 ; c’est le même bronze qui est utilisé les deux fois.

 

Certaines cloches semblent avoir été refondues plusieurs fois :

ainsi en 1453 fut fondue une cloche nommée la Grand Campane ; c’est la deuxième grande cloche qui fut refaite, laquelle s’étant depuis rompue elle fut encore refondue en 1587. Il est dit aussi : l’année 1500 tomba du clocher la Grande Campane ; elle fut refaite la même année. S’il s’agit bien de la même cloche, celle-ci fut faite en 1369, puis refaite en 1453, 1500 et 1587. Mais ce n’est absolument pas sûr car d’une part chaque grande cloche portait souvent le même nom de Grande Campane et d’autre part il exista pendant de longues périodes deux grandes cloches dans le clocher qu’il est difficile de distinguer.

 

  Des règlements émis par les Consuls de la bastide nous renseignent aussi sur le nombre de cloches.

En 1332 le règlement fait par les Consuls mentionne que le sacristain doit se procurer la filasse pour faire les cordes des cloches. Il existe donc en 1332 au moins deux cloches, dont on ne connaît pas les noms, dans le petit clocher achevé en 1327, et qui surmonte la dernière travée nord de la nef de l’église paroissiale. On peut faire l’hypothèse qu’il n’existait que deux petites cloches.

 

Le 22 septembre 1755, les Consuls constatent que les sonneries de cloches abusives de jour comme de nuit troublent l’ordre et le repos public. Ils décident d’établir une ordonnance pour réglementer les fréquentes sonneries et le salaire souvent excessif qu’exigent les sonneurs de cloches. Ce document précise l’usage de seulement cinq cloches, deux grandes et trois petites. Ces cinq cloches sont situées, comme de nos jours, dans la salle des cloches du clocher-porche.

 

  De 1332 à la veille de la Révolution, on peut faire l’hypothèse que l’on est passé de deux à cinq cloches.

Les textes nous permettent d’affirmer que les cinq cloches, comprennent deux grandes, une moyenne la Tertial et deux petites. Elles sont dénommées et pèsent :

 

  • La Vieille : 70 quintaux, soit environ 2,8 t,
  • La Grande : 55 quintaux 20 livres, soit environ 2,2 t,
  • La Tertial : 28 quintaux, soit environ 1 t,
  • La Fabresse : 8 quintaux, soit environ 240 kg,
  • La Mandarelle : 4 quintaux, soit environ 160 kg.

 

  De 1332 à la Révolution la collégiale semble avoir connu trois clochers successifs dont il ne reste que le clocher-porche.

Un premier clocher, le petit clocher est achevé en 1327. Il surmonte la dernière travée nord de la nef de l’église paroissiale.

 

Les cloches sont installées en 1369 dans le clocher neuf, second clocher que l’on ne sait pas situer aujourd’hui et qui pourrait être confondu en partie avec le clocher-porche existant.

 

On ne connaît pas la date d’installation des cloches à leur emplacement actuel, mais en 1519, lors de la consécration de l’église paroissiale, devenue collégiale en 1448, les cloches se trouvaient dans l’actuelle salle des cloches au deuxième étage du clocher-porche.

 

 

 

En 1819, sept cloches, aujourd’hui encore présentes, sont installées dans la salle des cloches du clocher-porche de la collégiale.

 

En 1818 DUBOIS, fondeur à Huillé-Court en Haute-Marne, coule à Villefranche dans l’église des Augustins sept cloches de volée qui seront installées en 1819 dans le clocher-porche.

 

ré3 (1,4 t), mi3 (850 kg), fa3 (720 kg), fa#3 (560 kg), sol3 (480 kg), la3 (300 kg), la#3 (275 kg) ;

 

Leur bronze provient de la grande cloche épargnée en 1793, de deux autres cloches inconnues et de cuivre et d’étain ajoutés offerts par des familles villefranchoises. Elles pèsent au total 4,5 t. Ainsi à travers leur bronze, ces cloches appartiennent au passé de la collégiale. Pendant plus d’un siècle, le patrimoine campanaire de la collégiale ne connaîtra pas de modification.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

De 1936 à nos jours, le nombre de cloches augmente de 7 à 48, leur poids passant de 4,5 t à 11 t. C’est essentiellement l’aspect musical des cloches qui est ainsi développée grâce à la générosité des villefranchois.

 

Une rupture se produit à partir de 1936. Très sensible, en effet, aux airs qui accompagnaient les sonneries des cloches de la collégiale, les villefranchois ont à deux reprises décidé de développer l’usage du carillon. Ils ont offert de nouvelles cloches fixes privilégiant ainsi les airs de carillon au lieu des sonneries :

 

  • en 1936, 18 cloches fixes, auxquelles s’ajouteront 6 nouvelles cloches fixes en 1940, d’un poids total d’environ 4 t, offertes par les villefranchois, viendront s’ajouter aux sept cloches existantes. Ces cloches ont été réalisées par PACCARD, fondeur à Annecy ;

 

 

 

 

  • puis en 2014, les villefranchois ont offert 17 nouvelles cloches fixes, coulées dans la fonderie Cornille-Havard de Villedieu les Poêles par Paul BERGAMO ; elles ont dû s’adapter aux deux ensembles existants de factures différentes.

 

 

 

En 1971 la famille Gaubert, fondeur à Villefranche, offre le do3, cloche de volée de 2 t réalisée par PACCARD, fondeur à Annecy ; celui-ci a repris la cloche fondue par Bollée d’Orléans qui n’avait pas le ton désiré. Elle enrichit la volée et le carillon.

 

 

Ainsi existait-il dans la salle des cloches :

 

  • de 1936 à 1970, 31 cloches dont les sept cloches de volée installées en 1819, permettant sonneries sur ces sept cloches de volée et des airs de carillon sur les 31 cloches ;
  • à partir de 1971 jusqu’à la rénovation du carillon en 2014, un ensemble des 32 cloches permettant : des airs de carillon avec l’ensemble des 32 cloches, comprenant cloches de volée et cloches fixes, et des sonneries avec les 8 cloches de volée :

do3, ré3, mi3, fa3, fa#3, sol3, la3, la#3,

 

Le beffroi, l’ensemble campanaire, les systèmes de commande de la volée et de l’automate du carillon nécessitaient une remise en état importante. Ce fut l’objet de la rénovation de 2014, à l’occasion de laquelle une octave fut ajoutée, grâce à la générosité des villefranchois. La salle des cloches abrite maintenant 48 cloches, d’un poids total d’environ 11 t. Ces 48 cloches se décomposent en deux ensembles :

 

  • sept cloches de volée comprenant : cinq des sept cloches installées en 1819, le bourdon installé en 1971 et une cloche fixe, le do4, transformée en 2014 en cloche de volée, pour des raisons de justesse sonore :

do3, ré3, mi3, fa3, sol3, la3, do4,

  • un carillon de 48 cloches, couvrant quatre octaves, à l’exception du do#3, et comprenant les 7 cloches de volée et les 41 cloches fixes.

 

Le do5, installé en 1936 et fêlé, a été remplacé par le do5 coulé en 2014.

 

 

 

Le clavier manuel sur lequel jouait le carillonneur, installé dans la salle des cloches depuis 1936, a été déposé en 1961 et le carillon électrifié, comme c’était la mode à l’époque. L’installation d’un nouveau clavier manuel en 2014, dans la salle des cloches, permet aux carillonneurs de jouer à nouveau des airs de carillon. Un automate, qui ne couvre que trois octaves, permet de programmer sonneries et airs de carillon en leurs absences. Sonneries et airs sont maintenant associés aux jets d’eau de la fontaine installée sur la place Notre-Dame et, la nuit, aux jeux de lumières. La rénovation des cloches existantes, l’installation des nouvelles cloches, leur nouvelle implantation dans la salle des cloches ainsi que le clavier manuel et l’automate ont été réalisés par le campaniste Laumaillé de Tarbes.

 

 

 

Le clocher abrite aussi la cloche de l’horloge, installée dans le lanternon qui coiffe la toiture.

 

  Avant la Révolution

En 1405 un don de 200 livres est fait par Jean Duc de Berry, fils du roi de France et lieutenant général de Guyenne, aux Consuls et habitants, pour que soit installée une horloge sur le toit de l’hôtel de ville. On peut penser qu’une cloche lui était associée.

 

A la suite de l’incendie de 1497 qui détruisit une partie de la bastide et l’horloge, les Consuls décidèrent de la faire reconstruire et, en 1503, de l’installer au premier étage du clocher-porche, en cours de travaux, au grand contentement des habitants. A cette horloge devait être associée une cloche, comme il était de tradition.

 

Après l’achèvement du clocher en 1604 la cloche de l’horloge sera installée dans le lanternon qui couronne la toiture. Si l’on ne sait pas à quelle date, un texte nous permet d’affirmer qu’elle existait bien le 3 septembre 1630 : sur les 4 à 5 heures du soir, la foudre tomba sur le haut du grand clocher de l’église collégiale qui coupa le fil d’archal qui fait frapper le marteau de l’horloge.

 

Un autre texte nous apprend qu’une cloche, dénommée la Tertial, est refaite le 6 septembre 1712 et qu’elle avait servit auparavant de tympan pour l’horloge de la ville et elle était fort ancienne, gravée avec des lettres très gothiques et difficiles à lire.

 

On ne sait pas si cette cloche a échappé à la Révolution. C’est possible car elle sonnait les heures.

 

  Après la Révolution

Une des sept cloches de 1819, le fa#3, coulée en 1818, sonnera les heures pendant un siècle. Elle sera remplacée en 1920 par une cloche coulée le 13 décembre 1822 par CAZES et POURCEL et destinée à la chapelle des Pénitents Bleus, actuelle médiathèque. Celle-ci est toujours en service dans le lanternon qui coiffe la toiture. Depuis 1819, cette cloche était associée à l’horloge installée en façade du premier étage du clocher-porche ; le cadran de cette horloge fut démonté en février 2012. Il existait une horloge à ce même emplacement depuis 1503.

 

 

! Le lecteur trouvera plus d’explications et les références des textes cités dans le document proposé par l’association : « histoire des cloches de la collégiale Notre-Dame de Villefranche de Rouergue et de leurs usages religieux et civils ».

 

 

 

 

 

 

Association Les Amis du Carillon

Maison des Sociétés

Place Bernard Lhez

12200 Villefranche de Rouergue

 

Téléphone : 06 17 04 20 76

 

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L'histoire des cloches

L'histoire des  sonneries

Il n’existe pas de cloches antérieures à 1818

bien que leur présence soit avérée

depuis le XIVe siècle.

 

Seuls quelques événements relatés dans les Annales de Villefranche de Rouergue et parfois quelques documents permettent de faire des hypothèses quant à l’importance des ensembles campanaires installés dans les clochers successifs de l’église Notre-Dame jusqu’à la Révolution.

 

  Les cloches, bénies avant d’être installées dans le clocher, sont des objets fragiles qui peuvent se rompre. En bronze, celui-ci peut-être être récupéré pour faire des canons mais aussi pour couler de nouvelles cloches. L’existence d’un certain nombre de cloches est ainsi révélée par ces divers événements cités dans d’anciens textes.

Dans le cas où la cloche est destinée à une église, elle est bénie avant d’être hissée dans le clocher. Comme pour un baptême, chaque cloche d’église a parrain et marraine et est dotée d’un prénom :

 

ainsi par exemple, il est mentionné dans les Annales que le 11 août 1712 Mr Jean-François de Molinery, prévost, bénit la Grande Cloche en présence des Mrs du Chapitre qui dirent des prières. Mr l’abbé de Saint-Sulpice est le parrain et Mme de Marmon marraine. Elle fut nommée Marie.

 

 

Les Annales nous disent aussi qu’elles se brisent pour deux raisons essentiellement mécaniques :

  • soit elles tombent : par exemple, en 1500, tomba du clocher la grande campane ;
  • soit elles commencent par se fêler puis se rompent de trop sonner : la Fabresse, par exemple, se rompt le 4 mai 1712 à 4 heures du soir lorsqu’on la sonnait pour l’enterrement d’un jeune enfant.

 

Enfin certaines cloches ont pu aussi être brisées pour faire des canons : ce sera le cas pendant les guerres de religions et en 1793. L’inverse est aussi vrai : ainsi en l’année 1597 la Grande Cloche dite la Vieille fut refaite, suivant l’inscription qu’elle porte, par laquelle on apprend qu’elle avait été fabriquée de la matière de quelque pièces d’artillerie, lesquelles avaient été faites auparavant de quelque cloche rompue et fondue en 1589 au mois de février pour cet effet lors des derniers troubles de la religion.

 

Réutiliser le bronze d’une cloche qui s’était rompue ou de cloches existantes qu’on aurait brisé pour en faire de nouvelles, sans attendre qu’elles se rompent, était autrefois une pratique courante. A cet aspect économique s’ajoute l’idée que le bronze béni de l’ancienne cloche de la communauté poursuit sa vie et son histoire dans la nouvelle cloche :

 

  • ainsi : le 24 juin 1668 la Grand Cloche de l’église collégiale se rompt. Elle fut refondue le 6 mai 1671, trois ans plus tard, en utilisant le bronze de la cloche rompue ;
  • ainsi la Tertial est refaite en 1614 puis à nouveau en 1661 ; c’est le même bronze qui est utilisé les deux fois.

 

Certaines cloches semblent avoir été refondues plusieurs fois :

ainsi en 1453 fut fondue une cloche nommée la Grand Campane ; c’est la deuxième grande cloche qui fut refaite, laquelle s’étant depuis rompue elle fut encore refondue en 1587. Il est dit aussi : l’année 1500 tomba du clocher la Grande Campane ; elle fut refaite la même année. S’il s’agit bien de la même cloche, celle-ci fut faite en 1369, puis refaite en 1453, 1500 et 1587. Mais ce n’est absolument pas sûr car d’une part chaque grande cloche portait souvent le même nom de Grande Campane et d’autre part il exista pendant de longues périodes deux grandes cloches dans le clocher qu’il est difficile de distinguer.

 

  Des règlements émis par les Consuls de la bastide nous renseignent aussi sur le nombre de cloches.

En 1332 le règlement fait par les Consuls mentionne que le sacristain doit se procurer la filasse pour faire les cordes des cloches. Il existe donc en 1332 au moins deux cloches, dont on ne connaît pas les noms, dans le petit clocher achevé en 1327, et qui surmonte la dernière travée nord de la nef de l’église paroissiale. On peut faire l’hypothèse qu’il n’existait que deux petites cloches.

 

Le 22 septembre 1755, les Consuls constatent que les sonneries de cloches abusives de jour comme de nuit troublent l’ordre et le repos public. Ils décident d’établir une ordonnance pour réglementer les fréquentes sonneries et le salaire souvent excessif qu’exigent les sonneurs de cloches. Ce document précise l’usage de seulement cinq cloches, deux grandes et trois petites. Ces cinq cloches sont situées, comme de nos jours, dans la salle des cloches du clocher-porche.

 

  De 1332 à la veille de la Révolution, on peut faire l’hypothèse que l’on est passé de deux à cinq cloches.

Les textes nous permettent d’affirmer que les cinq cloches, comprennent deux grandes, une moyenne la Tertial et deux petites. Elles sont dénommées et pèsent :

 

  • La Vieille : 70 quintaux, soit environ 2,8 t,
  • La Grande : 55 quintaux 20 livres, soit environ 2,2 t,
  • La Tertial : 28 quintaux, soit environ 1 t,
  • La Fabresse : 8 quintaux, soit environ 240 kg,
  • La Mandarelle : 4 quintaux, soit environ 160 kg.

 

  De 1332 à la Révolution la collégiale semble avoir connu trois clochers successifs dont il ne reste que le clocher-porche.

Un premier clocher, le petit clocher est achevé en 1327. Il surmonte la dernière travée nord de la nef de l’église paroissiale.

 

Les cloches sont installées en 1369 dans le clocher neuf, second clocher que l’on ne sait pas situer aujourd’hui et qui pourrait être confondu en partie avec le clocher-porche existant.

 

On ne connaît pas la date d’installation des cloches à leur emplacement actuel, mais en 1519, lors de la consécration de l’église paroissiale, devenue collégiale en 1448, les cloches se trouvaient dans l’actuelle salle des cloches au deuxième étage du clocher-porche.

 

 

 

En 1819, sept cloches, aujourd’hui encore présentes, sont installées dans la salle des cloches du clocher-porche de la collégiale.

 

 

En 1818 DUBOIS, fondeur à Huillé-Court en Haute-Marne, coule à Villefranche dans l’église des Augustins sept cloches de volée qui seront installées en 1819 dans le clocher-porche.

 

ré3 (1,4 t), mi3 (850 kg), fa3 (720 kg), fa#3 (560 kg), sol3 (480 kg), la3 (300 kg), la#3 (275 kg) ;

 

Leur bronze provient de la grande cloche épargnée en 1793, de deux autres cloches inconnues et de cuivre et d’étain ajoutés offerts par des familles villefranchoises. Elles pèsent au total 4,5 t. Ainsi à travers leur bronze, ces cloches appartiennent au passé de la collégiale. Pendant plus d’un siècle, le patrimoine campanaire de la collégiale ne connaîtra pas de modification.

 

 

 

 

 

 

 

De 1936 à nos jours, le nombre de cloches augmente de 7 à 48, leur poids passant de 4,5 t à 11 t. C’est essentiellement l’aspect musical des cloches qui est ainsi développée grâce à la générosité des villefranchois.

 

Une rupture se produit à partir de 1936. Très sensible, en effet, aux airs qui accompagnaient les sonneries des cloches de la collégiale, les villefranchois ont à deux reprises décidé de développer l’usage du carillon. Ils ont offert de nouvelles cloches fixes privilégiant ainsi les airs de carillon au lieu des sonneries :

 

  • en 1936, 18 cloches fixes, auxquelles s’ajouteront 6 nouvelles cloches fixes en 1940, d’un poids total d’environ 4 t, offertes par les villefranchois, viendront s’ajouter aux sept cloches existantes. Ces cloches ont été réalisées par PACCARD, fondeur à Annecy ;

 

 

 

 

  • puis en 2014, les villefranchois ont offert 17 nouvelles cloches fixes, coulées dans la fonderie Cornille-Havard de Villedieu les Poêles par Paul BERGAMO ; elles ont dû s’adapter aux deux ensembles existants de factures différentes.

 

 

 

En 1971 la famille Gaubert, fondeur à Villefranche, offre le do3, cloche de volée de 2 t réalisée par PACCARD, fondeur à Annecy ; celui-ci a repris la cloche fondue par Bollée d’Orléans qui n’avait pas le ton désiré. Elle enrichit la volée et le carillon.

 

 

Ainsi existait-il dans la salle des cloches :

 

  • de 1936 à 1970, 31 cloches dont les sept cloches de volée installées en 1819, permettant sonneries sur ces sept cloches de volée et des airs de carillon sur les 31 cloches ;
  • à partir de 1971 jusqu’à la rénovation du carillon en 2014, un ensemble des 32 cloches permettant : des airs de carillon avec l’ensemble des 32 cloches, comprenant cloches de volée et cloches fixes, et des sonneries avec les 8 cloches de volée :

do3, ré3, mi3, fa3, fa#3, sol3, la3, la#3,

 

Le beffroi, l’ensemble campanaire, les systèmes de commande de la volée et de l’automate du carillon nécessitaient une remise en état importante. Ce fut l’objet de la rénovation de 2014, à l’occasion de laquelle une octave fut ajoutée, grâce à la générosité des villefranchois. La salle des cloches abrite maintenant 48 cloches, d’un poids total d’environ 11 t. Ces 48 cloches se décomposent en deux ensembles :

 

  • sept cloches de volée comprenant : cinq des sept cloches installées en 1819, le bourdon installé en 1971 et une cloche fixe, le do4, transformée en 2014 en cloche de volée, pour des raisons de justesse sonore :

do3, ré3, mi3, fa3, sol3, la3, do4,

  • un carillon de 48 cloches, couvrant quatre octaves, à l’exception du do#3, et comprenant les 7 cloches de volée et les 41 cloches fixes.

 

Le do5, installé en 1936 et fêlé, a été remplacé par le do5 coulé en 2014.

 

 

 

Le clavier manuel sur lequel jouait le carillonneur, installé dans la salle des cloches depuis 1936, a été déposé en 1961 et le carillon électrifié, comme c’était la mode à l’époque. L’installation d’un nouveau clavier manuel en 2014, dans la salle des cloches, permet aux carillonneurs de jouer à nouveau des airs de carillon. Un automate, qui ne couvre que trois octaves, permet de programmer sonneries et airs de carillon en leurs absences. Sonneries et airs sont maintenant associés aux jets d’eau de la fontaine installée sur la place Notre-Dame et, la nuit, aux jeux de lumières. La rénovation des cloches existantes, l’installation des nouvelles cloches, leur nouvelle implantation dans la salle des cloches ainsi que le clavier manuel et l’automate ont été réalisés par le campaniste Laumaillé de Tarbes.

 

 

 

Le clocher abrite aussi la cloche de l’horloge, installée dans le lanternon qui coiffe la toiture.

 

  Avant la Révolution

En 1405 un don de 200 livres est fait par Jean Duc de Berry, fils du roi de France et lieutenant général de Guyenne, aux Consuls et habitants, pour que soit installée une horloge sur le toit de l’hôtel de ville. On peut penser qu’une cloche lui était associée.

 

A la suite de l’incendie de 1497 qui détruisit une partie de la bastide et l’horloge, les Consuls décidèrent de la faire reconstruire et, en 1503, de l’installer au premier étage du clocher-porche, en cours de travaux, au grand contentement des habitants. A cette horloge devait être associée une cloche, comme il était de tradition.

 

Après l’achèvement du clocher en 1604 la cloche de l’horloge sera installée dans le lanternon qui couronne la toiture. Si l’on ne sait pas à quelle date, un texte nous permet d’affirmer qu’elle existait bien le 3 septembre 1630 : sur les 4 à 5 heures du soir, la foudre tomba sur le haut du grand clocher de l’église collégiale qui coupa le fil d’archal qui fait frapper le marteau de l’horloge.

 

Un autre texte nous apprend qu’une cloche, dénommée la Tertial, est refaite le 6 septembre 1712 et qu’elle avait servit auparavant de tympan pour l’horloge de la ville et elle était fort ancienne, gravée avec des lettres très gothiques et difficiles à lire.

 

On ne sait pas si cette cloche a échappé à la Révolution. C’est possible car elle sonnait les heures.

 

  Après la Révolution

Une des sept cloches de 1819, le fa#3, coulée en 1818, sonnera les heures pendant un siècle. Elle sera remplacée en 1920 par une cloche coulée le 13 décembre 1822 par CAZES et POURCEL et destinée à la chapelle des Pénitents Bleus, actuelle médiathèque. Celle-ci est toujours en service dans le lanternon qui coiffe la toiture. Depuis 1819, cette cloche était associée à l’horloge installée en façade du premier étage du clocher-porche ; le cadran de cette horloge fut démonté en février 2012. Il existait une horloge à ce même emplacement depuis 1503.

 

 

! Le lecteur trouvera plus d’explications et les références des textes cités dans le document proposé par l’association : « histoire des cloches de la collégiale Notre-Dame de Villefranche de Rouergue et de leurs usages religieux et civils ».